HAPPINESS ONLY REAL WHEN SHARED
Petit, je croyais... Je croyais à la fée des dents qui se réincarnait en souris. Je croyais au Père Noël... Je regardais mes parents avec de grand yeux quand ils me contaient les histoires de Pater Pan dont ils étaient fans. Je croyais que le monde était tout beau, tout joli. J'étais innocent, j'étais enfant... Je n'avais encore rien vue, rien connu, rien fait. J'étais bien idiot de croire à toutes ces foutaises... Car la vie, ce n'est pas le paradis, ce n'est pas un compte de fée et porter le prénom d'un grand justicier ne la rend pas plus belle. Ça, je pouvais vous le promettre.
J'ai fait une entrée fracassante en ce bas monde en arrivant un jour de mai alors que tout le monde m'attendait en juin. J'étais un petit garçon pressé de voir le monde qui l'entourait et surtout de rencontrer mes parents qui m'avaient désiré ardemment. Et oui, j'étais un petit prématuré et j'ai surpris tout le monde en arrivant bien plus tôt que prévu. Je n'étais pas très fébrile puisque j'ai à peine fait quinze jours de couveuse dans le service des prématurés. J'étais un petit bonhomme éveillé et je me suis très vite remis de mon arrivée quelque peu inattendue. J'ai attrapé la jaunisse quelques jours avant ma sortie prévue ce qui fait que j'ai dû prolonger mon séjour de quelques jours tout en profitant des lumières bienveillantes de la lampe spéciale, les doigts de pied en éventail. J'étais un enfant calme et j'ai très vite fait mes nuits. Ma mère a regretté de ne pas pouvoir me donner le sein, mais à l'époque quand on avait un enfant prématuré on n'avait pas vraiment le choix. Cela ne m'a pas empêché de grandir normalement et de devenir aussi gros et potelé que n'importe quel autre bébé de mon âge. J'ai très vite rattrapé mon retard à ce niveau-là et j'avais une respiration à couper le souffle puisque lorsque je commençais à pleurer, il était bien difficile de m'apaiser. Mais heureusement pour mes parents, ils ont trouvé le remède miracle à mes colères. Enfin non, c'est moi qui l'ai trouvé tout seul, c'était mon pouce. Ce tendre morceau de peau que j'engouffrais maladroitement dans ma bouche pour ensuite ne plus le lâcher. J'ai aussi oublié de vous parler de mon prénom... Pourquoi Peter ? Tout simplement parce que mes parents, allez savoir pourquoi, étaient tous les deux des grands adorateurs du dessin animé Peter Pan... Enfin, c'était surtout mon père, mais ma mère l'écoutait toujours. En même temps, son nom de famille était clochette donc... Il était tombé dedans tout petit lui aussi... Quoi, que... Je n'étais pas certain que ce compte existait ou était très connu à l'époque. Bref, tout ça pour dire, qu'il m'avait choisi un prénom en carton et que je n'avais rien vu venir. En même temps... Je n'aurai quand même rien pu faire malheureusement.
Enfant, j'avais la tête d'un chérubin, avec mes cheveux bruns, légèrement bouclé quand ils étaient trop long et mes yeux bleus clair. On m'aurait donné le bon dieux sans confession... J'avais eu une enfance digne des contes, dans la richesse et le bonheur des gens aisés qu'étaient mon papa et ma maman... Lui était avocat et elle était infirmière. J'étais heureux de ma vie. Quand j'ai eu quatre ans, ma mère est de nouveau tombée enceinte, sauf que cette fois, elle n'allait pas avoir un enfant, mais deux. Si, si vraiment. Deux jumeaux. Ce que j'en pensais ? Rien... Enfin, dans la maison c'était la joie générale donc moi aussi j'étais content. Comme toujours, je suivais le mouvement de mes parents. Avoir deux nouveaux petits frères ou petites soeurs ne me faisait ni chaud ni froid, en réalité. D'un côté je me disais que cela allait être chouette de pouvoir jouer avec eux, mais d'un autre je me demandais si mes parents étaient capables de réussir à nous aimer tous les trois. C'était des craintes de petit garçon, je n'y pouvais rien. Je me faisais aussi un peu de soucis pour ma maman, car son ventre gonflait, gonflait encore et encore, comme un ballon. Souvent, je lui demandais si elle allait exploser... Et elle me répondait toujours que oui, mais que ce serait encore un des plus beaux jours de sa vie. Quand enfin, les deux petits bébés montrèrent le bout de leur nez, moi j'étais dans le couloir avec ma grand-mère et j'entendais ma mère crier dans la chambre. Je suçais mon pouce comme jamais je ne l'avais fait auparavant et j'essayais de ne pas me mettre à pleurer. Je trouvais le temps long, mais finalement mon père ressorti tout content. Un sourire jusqu'aux oreilles, il avait tout de même l'air crevé. Il me prit dans ses bras en disant :
« C'est une fille et un garçon ! » Sans la voir, j'entendis ma mamie se mettre à pleurer de joie. Je ne comprenais pas vraiment ce qui se passait, mais j'étais heureux, car tout le monde l'était, heureux. C'est donc de cette façon que virent le jour, Wendy et Hook Cowbell. Oui, mes parents étaient encore allés chercher dans le même compte leurs prénoms. J'étais loin de m'imaginer qu'après ce jour-là ma vie paisible ne le serait jamais plus. Mon comportement à alors changer, je me suis occupé de Wendy. Un peu moins de Hook, car c'était un garçon, il avait l'air moins fragile. Toujours à la protéger, à faire attention à tout. Elle m'a fait m'ouvrir aux autres, je pense que si elle n'avait pas existé je ne serais absolument pas le même homme aujourd'hui.
Sept ans plus tard alors que Wendy et Hook se disputaient encore et toujours, j'essayais de lire une simple bandes dessinées dans ma chambre. J'avais du mal, vraiment. Ils étaient insupportables tous les deux quand ils étaient réunis, passant leur temps à se disputer pour un oui ou pour un nom. S'ils n'avaient pas la même part de pizza à un centimètre près ? Ils hurlaient. S'ils avaient un millilitre de coca en moins dans leur verre ? Ils criaient. Bref, c'était un peu l'enfer à la maison et mes parents étaient un peu dépassés. Quand ils étaient chacun dans leur coin, c'était des anges, mais ensemble ? De vrais démons. Sage, je restais dans mon coin en les observant. Mais ce jour-là, non. J'en avais vraiment marre. Je ne les supportais plus. Du coup, je décidais de sortir. Oui, comme ça, tout seul, sans prévenir personne. De toute façon, avec la crise que mon petit frère était entrain de faire, quand quelqu'un allait se rendre compte que j'étais parti, je serais déjà revenu. Je laissais donc mes pieds d'enfant de onze ans me guider à travers la ville. Par le plus grand des hasards, je me retrouvais sur les berges du lac. Comment étais-je arrivé là ? Par quel chemin ? Aucune idée, tellement plongé dans mes pensées, je ne m'étais rendu compte de rien. Je m'assis sur le bord et regardais l'eau. Elle était tellement calme comparé à la tornade qui saccageait ma maison... Soudain, je sentis un truc me monter sur la jambe. Je hurlais en apercevant une araignée. Je n'aimais pas ces trucs et bougeais le pied dans tous les sens pour la décoller. Mon cri avait fait peur à des millions d'oiseaux qui se mirent à voler dans tous les sens. C'est à ce moment là, qu'un bruit me fit sursauter, venu de nul-part.
« Qui est là ? » Surpris, je me demandais d'où venait ces mots prononcés d'une petite voix féminine, mais qui semblait triste. Regardant à droite puis à gauche, je n’apercevais pourtant rien.
« Personne. » Répondis-je, car j'étais vraiment inquiet sur le coup. Est-ce que j'entendais des voix maintenant ?
« Dieu, vous êtes dieu ? Maman me parle souvent de vous ! » Quoi ? Mais elle était dingue. Moi ? Dieu ? Et puis quoi encore ! Il ne manquerait plus que ça. C'était vraiment bizarre, car si je devenais fou, pourquoi cette voix était-elle triste et pourquoi racontait-elle des choses si idiotes ?
« Pas vraiment, mais... Pourquoi tu pleures ? » Demandais-je. J'étais un peu curieux, mais surtout perplexe, car je ne comprenais pas tout...
« Parce qu'être adulte, c'est nul. Les gens ont oubliés de sourires et d'être heureux ! » Tiens... Cela n'éclairait pas vraiment ma lanterne, mais je comprenais ce qu'elle me disait.
« C'est pour ça qu'il faut rester enfant toute sa vie ! » D'où je sortais ça ? Du compte qu'était ma vie et de celle de mon lointain cousin et jumeaux de prénom.
« Oh ouais, comme Peter Pan, on me raconte toujours cette histoire mais j'ai beau essayer, je n'arrive pas à voler ! » Voilà. Elle avait compris. Quoi que... Voler ? Mais seuls les oiseaux peuvent voler !
« En attendant, je suis un canard, je vais dans la marre. » Un canard ? Mais elle était folle ? Elle se prenait pour un animal ? Sans comprendre tout de suite, je regardais cette petite fille sauter dans l'eau. Ah... D'accord... C'était donc elle qui me prenait pour dieu. Elle avait l'air marante. M'approchant un peu plus du bord pour la regarder sans aller dans l'eau. Je lâchais :
« Tu vois, tu sais voler ! » Je l’aperçu secouer la tête. Bah quoi ?
« Non, j’ai sautée. Voler, c’est plus haut et on ne retombe pas en général ! » Elle n'avait pas d'ailes, elle ne pouvait donc pas faire mieux. Même si certaines pubs pour des boissons gazeuses prétendaient le contraire.
« Qui es-tu ? » Je la regardais attentivement. A quoi jouait-elle ?
« Et toi ? » Je voulais qu'elle me dise son prénom en première, car on m'avait toujours dit qu'il fallait être galant. C'était les femmes d'abord.
« Je suis personne ! Et toi ? » Mais ? C'est qu'elle retournait ma propre réponse contre moi la méchante.
« Peter Pan ! » Et je ne manquais qu'à moitié. Je la regardais rire sans me joindre à elle. Elle se fichait de ma tronche. Non ?
« Et moi, je suis le capitaine crochet, considères-moi comme ton pire cauchemar ! » Ah bah ouais... Complètement. Remarque, elle n'avait pas tord.
« Les filles sont déjà mon pire cauchemar... Sérieusement, moi c'est Peter... Peter Cowbell. Et toi ? » Voilà... C'était dit... J'avais un peu honte de moi sur le coup.
« Après, on est mieux que mes parents, on sait déjà qu’on serait nos pires cauchemars. » Ses parents ? Mais qu'avaient-ils ? Je ne comprenais pas vraiment, mais je me gardais bien de lui poser la question.
« Daisy Donaldson… mais je préfère quand même la fée clochette ! » Elle se moquait encore de moi ! Mais moi aussi. Je riais, comprenant enfin pourquoi elle disait être un canard.
« Oh ! On est un vilain petit canard alors ! » Je lui tirais la langue doucement. Puérile ? Bah oui, j'étais un enfant après tout.
« Moques-toi, Peter Pan. T’as raison mais t’ignores ce que pourrait faire un vilain petit canard. » Et nous continuâmes ainsi encore longtemps... Nous parlions comme deux enfants, même si j'étais plus vieux qu'elle. C'était assez chouette et sur le coup, je ne pensais plus à rentrer chez moi.
Je n'ai pas été un adolescent trop perturbant, j'ai eu une petite crise d'adolescence comme tout le monde, j'avais envie de sortir avec mes copains, j'ai testé plusieurs choses illicites, mais je ne suis jamais tombé dans la drogue ou l'alcool ou autre chose dont il est difficile de se sortir. Ma rencontre avec cette fille, Megara, n'a pas arrangé les choses dans ma vie. Au contraire elle les a encore plus perturbées. Je l'avais tout de suite repéré à la rentrée une fille très belle. Je venais d'arriver à New-York pour poursuivre mes études et je ne connaissais personne là-bas. Elle restait un peu à l'écart des autres et je ne savais pas pourquoi j'avais simplement envie de la connaître d'en apprendre plus sur elle. Je lui ai donc adressé la parole et on s'est vite trouvé de nombreux points communs. Je partageais quelque chose d'unique avec elle, un lien fusionnel, j'ai vécu ma première fois avec elle et tout allait bien entre nous. Même trop bien, les jours se suivaient et se ressemblaient. Même si nous étions bien ensemble notre relation n'évoluai pas plus que ça. J'avais 21 ans à l'époque et Daisy en avait 17, comme mon propre frère. Quand j'avais proposé qu'il soit son cavalier, elle avait eu l'air déçu. Mais sur le coup, je n'avais pas vraiment compris pensant qu'elle boudait tout simplement parce qu'elle allait devoir être la demoiselle d'honneur du deuxième mariage de ses parents. Après tout, comment pouvais-je m'imaginer que cette jeune femme qui avait quatre ans de moins que et dont j'étais très proche puisse vouloir plus ? Je me voilais la face avec un mur de brique, car au fond, je l'appréciais bien plus que comme une simple amie. Vous savez à une période de votre vie, qu'une personne connaît tout de vous, qui sait vous réconfortez, quand rien ne va, vos petits secrets inavouables. Plus qu'une meilleure amie, car vous savez déjà qu'il y a ce petit quelque chose qu'ils se passent encore. Cette petite chose qui fait, que c'est ... cette fille que vous voulez. Et bien pour Daisy et moi, c'était le cas. Mais dans un sens, je le savais. Au plus profond de moi, j'avais envie de mettre des claques, car j'agissais comme un idiot avec elle. La laissant dans les bras de mon frère, parce que je pensais que c'était mieux pour elle. Une relation avec un homme plus âgé qu'elle, ça ne pouvait pas être bon. Du moins, c'est ce que je me disais quand la nuit je n'arrivais pas à dormir ou encore pire : quand je rêvais d'elle. Alors que j'entretenais une relation avec une autre femme. Oui, je n'étais pas très logique comme type, mais cela marchait. Chacun dans notre coin, on était plus ou moins heureux.
Pour en revenir au jour de ce fameux mariage. Ce fut plus un mirage pour moi en réalité, car je suivais les événements comme une espèce de zombi. Moi et Megara, on avait fait le trajet depuis New-York spécialement pour l'occasion, ce fut aussi pour moi le moment de a présenter à toute la famille. Nous restâmes une semaine à Hillston et ce fut la dernière que je passais avec ma petite amie. Voir Daisy au bras de mon frère me rendait tout simplement malade. Pourtant,j'essayais de faire comme si de rien n'était. Je voyais très bien que ce vilain capitaine me lançait sans cesse des petits regards moqueurs, pour me rendre jaloux. Oui, il savait que je l'étais et il jubilait. Il le faisait exprès j'en étais certain... Mais je devais faire comme si cela ne me touchait pas... Apparemment, je n'étais pas un si bon comédien que je le pensais. Pourtant, je jouais mon rôle à la perfection. Je souriais à tout le monde, même aux gens que je ne connaissais pas et faisais même une espèce de grimace à ceux que je ne supportais pas. Je faisais comme tout le monde. Je dansais avec ma charmante cavalière et je faisais mine de passer une bonne soirée. Seulement au moment où l'on regardait les mariés partirent en lune de miel Megara m'attira à l'écart et me demanda de rentrer plutôt à la maison. Pourquoi pas ? Je ne comprenais pas tellement son envie soudaine, mais je voulais tout faire pour lui faire plaisir. Et oui, j'avais des sentiments pour elle, même si mon coeur appartenait à une autre. Et puis, j'étais aussi tout simplement un type gentil et serviable. Une fois arrivée, nous montâmes dans ma chambre de la maison familiale de Cowbell. La pièce était tellement vide... Mes affaires étant toutes dans mon appartement à NY il ne restait plus qu'un lit deux places et nos deux valises fraîchement apportées. Elle s'était assise sur le lit et m'avait attrapé la main. Qu'est-ce qu'il lui prenait ? Je n'en savais rien.
« Écoute Peter... Ce que j'ai à te dire, ne me plaît pas, mais je suis obligée... » Je ne comprenais pas, mais alors pas du tout où elle voulait en venir. Je n'eus pas le temps de rajouter quoi que ce soit que déjà elle recommençait à parler. S'en suivi une longue tirade où elle m'expliquait qu'elle m'aimait, mais qu'elle voyait très bien que je ne l'aimais pas autant. Comme pouvait-elle affirmer une chose pareille alors que moi je n'en étais même pas certain ? Elle me disait que ce n'était pas le genre de relation qu'elle voulait. Qu'elle désirait qu'un homme lui donne son coeur et pas une ombre de celui-ci. Notre discussion partie dans tous les sens alors que j'essayais désespérément de l'empêcher de me laisser tomber. Je ne voulais pas qu'elle me quitte, pas cause de sentiments pour une jeune femme que j'avais déjà laissé partir... C'était tuant, mais c'était la vérité, je savais qu'elle avait raison, mais je ne voulais... Je m'obstinais à vouloir garder ce que nous avions, car même si ce n'était qu'un fragment d'histoire d'amour, c'était tout de même quelque chose que l'on ne pouvait négliger. Mais je ne pouvais rien y faire, elle lisait en moi comme dans un livre ouvert. Elle savait presque mieux que moi ce que je ressentais. C'était effrayant d'ailleurs... Mais je ne pouvais pas la retenir...
« Je vais rester avec toi le temps de notre séjour, mais dès qu'on pose les pieds sur le sol de New-York. C'est fini. » Conclut-elle. Et je n'avais pas d'autre choix que d'accepter cette fatalité.
Ce fut notre dernière semaine ensemble. Comme elle me l'avait dit, dès que nous arrivâmes dans la grande ville ce fut terminé. Je ne pensais plus jamais la revoir de ma vie, mais encore une fois j'avais tort. C'était au cours de mon dernier mois à New-York qu'elle réapparue dans ma vie. Je venais d'avoir 22 ans et il ne me restait qu'un mois avant les examens. J'avais presque enfin terminé mes années à l'université et j'étais bientôt diététicien. J'étais excité à cette idée, mais la fin de mes études signifiait aussi mon retour permanent à Hillston. Bien sûr, j'y retournais un week-end sur deux, mais ce n'était pas la même chose. Là, j'allais croiser Daisy bien plus qu'une fois toutes les deux semaines et j'avais peur que cela ne me tue. Le mariage de ses parents avait aussi marqué le début de sons histoire avec mon petit frère et les voir ensemble m'était toujours aussi insupportable. Cela faisait presque cinq mois et je ne m'y étais toujours pas habitué. Pour l'heure, je révisais encore un peu dans mon appartement quand j'entendais des coups frapper à la porte. Je n'attendais pourtant personne. Surpris, je me levais tout de même de ma chaise et allait ouvrir. Déverrouillant la porte, je regardais avec stupeur la jeune femme dans mon entrée. Megara ? Mais que faisait-elle là ? Je la saluais, lui proposant poliment d'entrer à l'intérieur. Elle ne disait pas un moment, mais je voyais que quelque chose avait changé chez elle, je ne savais tout simplement pas quoi... Je l'observais et elle restait toujours aussi muette. Elle s'assit tout naturellement sur le canapé, je ne comprenais vraiment rien. Je ne tenais plus, je ne pouvais pas tourner autour du pot plus longtemps. Je demandais :
« Qu'est-ce que tu fais là ? » Elle leva les yeux vers moi, des yeux pleins de larmes qu'elle essayait de retenir.
« Peter... Je suis enceinte... Depuis plus de quatre mois. » Sous le choque, je la regardais paralysé. Comment était-ce possible ? Je réfléchis... Ouais c'était possible, nous n'utilisions pas toujours toutes les précautions nécessaires lorsque que nous étions encore ensemble. Mais... Je pensais qu'elle prenait la pullule... S'en suivi LA question :
« Je suis le père ? » Elle me répondit que oui et nous discutâmes encore un long moment... Pourquoi ne me l'avait-elle pas dit avant ? Pourquoi l'avait-elle gardé ? Tellement d'interrogations auxquelles elle répondait à chaque fois par une réponse censée, je ne pouvais rien faire... Je subissais encore et toujours le flot des événements de ma vie, passivement, sans protester, acceptant sans avoir d'autre choix. Je lui demandais ce qu'elle comptait faire quand le bébé serait là et elle m'a répondu :
« Il sera pour toi, je ne peux pas le garder avec moi... » Elle m'expliquait avoir été incapable d'avorté, car elle considérait ça comme un meurtre et qu'elle ne voulait pas être responsable de la mort d'un être, même s'il s'agissait d'un foetus. Mais qu'elle ne voulait pas de cet enfant. Elle me laissait cet ultimatum, car elle disait que j'avais le droit de choisir : soit je prenais la charge totale de ce bébé, soit elle l'abandonnait dans un orphelinat. C'était trop beaucoup trop pour moi. J'étais sur le cul... Ne comprenant pas du tout ce qu'il m'arrivait. Le destin en avait-il après moi ? Étais-je prêt à être père ? Dans un sens, je pensais que oui. J'allais avoir un travail stable et je bénéficierais de tout le soutiens de mes parents, j'en étais certain... Ce n'était pas une décision à prendre sur un coup de tête pourtant, ce jour-là, j'acceptais. Je restais donc plus longtemps que prévu à la grosse pomme, étant au côté de la jeune femme jusqu'au bout. Et c'est donc avec une petite fille du nom de Zoey Cowbell, que je rentrais dans ma chère petite ville du Texas.
Il y a des moments dans votre vie, que vous aimeriez oublier où même n'avoir jamais vécu. Ces moments qui vous blessent et que vous tentez oublié, de masquer et pourtant ils sont bien là, ils ne s'effacent pas et vous avez l'impression que cette blessure dura un moment. Qu'il vous hantera, certes les années vont passer et ils seront de moins en moins présent, mais pourtant, ils sont quand-mêmes là pour vous hanter. Je tente encore et toujours d'oublier que j'ai fait ce jour-là, mais c'est impossible, mon frère n'a cessé de me le faire regretter. C'est ce moment qui a fait basculer ma vie. Cette image me hante un peu plus chaque jour alors que ce fut merveilleux sur le coup. A cette époque Zoey et moi vivions assez paisiblement dans une maison à la sortie de la ville et Daisy et Hook habitait non loin de là dans une demeure annexe au ranch. Je leur rendais assez souvent visite, car mon petit frère n'était pas souvent là, toujours absent pour son travail. Et malgré cela il l'avait tout de même demandé en fiançailles. Sur le coup, j'avais été fou de rage lorsque j'avais appris qu'elle lui avait dit oui. Comment avait-elle pu me faire ça ? Mais en même temps, je savais que c'était idiot de lui reprocher. Au contraire, je m'en voulais de n'avoir rien fait et de ne pas avoir réagi lorsqu'ils s'étaient mis ensemble. Là, je ne pouvais plus rien faire et je ne voulais rien faire. Ils étaient bien ensemble, du moins, je tentais de m'en convaincre tout en continuant de jouer mon rôle simple meilleur ami. Sauf que ma torture ne s'arrêtait pas là, car ce jour-là alors que je lui rendais une petite visite, mon petit canard avait quelque chose à me dire.
« Je suis enceinte. » M'avait-elle dit sans me ménager avant de se mettre à pleurer. Pourquoi ? Pourquoi les femmes n'avaient que ça d'important à me dire ? Mais cette fois, elle ne me l'annonçait pas pour pouvoir abandonner le bébé la conscience tranquille, cette fois, c'était de Daisy dont il s'agissait et elle avait besoin d'être rassurée. Elle avait besoin de moi et j'essayais de l'aider comme je pouvais. Sauf que... Entre les larmes et tout ce bazar, la situation dérapa rapidement, se concluant par mes lèvres se posant sur les siennes. Oui, un baiser, un simple petit baiser de rien du tout, mais qui ne resta pas sans conséquences, car Hook nous surprit tous les deux. Et là, se fut le début de la descente aux enfers pour tout le monde. C'était il y a 20 mois et depuis lors mon abruti de petit frère commença à se conduire comme ce qu'il était. Trompant Daisy, devenant presque alcoolique, étant beaucoup plus froid presque violent et se désintéressant complètement de la grossesse. Personne n'avait mérité tout ça, encore moins le futur bébé, mais il s'en fichait. C'était un gros égoïste complètement fou. Je ne le reconnaissais plus. Et j'avais beau essayer de lui parler la seule réaction que j'arrivais à tirer de lui c'était un bon poing dans ma tronche.
Une lettre. Je trouvais une lettre dans les affaires de Cal un long moment après que ses parents l'eurent déposé chez moi pour se rendre à l'enterrement de l'oncle de Daisy. L'ouvrant, je la parcourais des yeux rapidement avant de courir vers mon téléphone, essayant désespérément de joindre le petit canard, mais elle ne répondait pas. Je composais même le téléphone de mon frère, mais s'il ne décrochait pas non plus. Non, ce n'était pas possible. Il ne pouvait pas faire ça. L'enfoiré ! Il n'avait pas le droit. J'étais tout affolé, je ne savais pas quoi faire. Pourquoi mon frère voulait-il faire ça ? Pourquoi !? Il était réellement cinglé ! Dans sa lettre il expliquait clairement qu'il me laissait la garde de son fils, mais que je n'aurais pas Daisy. C'était une lettre de suicide, je le savais, c'était écrit, il n'y avait même pas besoin de lire entre les lignes. C'était explicite ! J'appelais la police pour leur expliquer la situation, car je ne pouvais rien faire pour empêcher ce qui allait se passer. Elle était flic, ses coéquipiers réagirent dans la seconde, mais ce que je ne savais pas, c'est qu'il était trop tard. Hook avait déjà défoncé la barrière de ce pont avec la voiture.