HAPPINESS ONLY REAL WHEN SHARED
Assis sur ma chaise, j’essaye de ne pas mourir de froid. On est en plein New-York, il doit faire pas loin de zéro et je ne me suis pas assez habiller en partant ce matin. J’ai vingt-trois ans et c’est la première fois que j’assiste à un tournage de ma vie. Dans quelques mois, je vais être diplômé de mon école de cinéma. Je suis un élève attentif et très sérieux, tellement que mon professeur m’as offert d’assister au tournage de ce film. Une grosse production avec des acteurs que j’admire depuis que je suis gosse. Autant dire que je me fais très discret depuis que je suis arrivé. Par contre, j’essaye de tout noter, les techniques qu’utilise le producteur, la façon dont le caméraman se positionne pour la prise de vue. Je suis admiratif de tout ce qui m’entoure. J’ai tellement travaillé pour en arriver ici. J’ai presque tout sacrifié pour pouvoir réussir. Je sortais pratiquement plus, mes amis sont mes camarades de classes et c’est tout. Je n’ai que mon meilleur ami que je connais depuis le Lycée. Bref. J’ai tout donné pour être sur ce tournage à mourir de froid. Je décide de bouger un peu histoire de ne pas me transformer en glaçon et me rapproche alors du producteur pour entendre ses directives. Je continue à me faire discret, mais l’homme pose ses yeux sur moi et me fais signe. « Viens voir petit ! » J’hésite un instant, mais lorsqu’il insiste, je me rapproche bien rapidement. Il me montre une caméra et ses acteurs du doigt et se tourne de nouveau vers moi.
« A ton avis, ce serait mieux de prendre un ensemble de vue ou un plan rapprocher pour la scène ? » Je suis en train de rêver c’est ça ? Il me demande mon avis à moi, le petit stagiaire que personne ne doit remarquer. Je suis tellement surpris par sa demande que je n’ose même pas ouvrir la bouche.
« On m’as dit que tu étais le meilleur de ta promo. C’est le moment de faire tes preuves. » Ces quelques mots me donne comme un électrochoc. Je secoue quelque peu la tête et me déplace un peu pour être entre la caméra et les acteurs afin d’avoir une meilleure vue d’ensemble.
« Je dirais d’ouvrir sur une vue d’ensemble et plus leurs conversation deviens intime, plus la caméra se rapproche. Sans couper le plan, qu’on entre dans ce qu’ils sont en train de se dire peu à peu. » Le producteur me regarde, lance un regard a son équipe et un léger sourire finis par se dessiner sur ses lèvres.
« Visiblement on m’as envoyé le bon ! » Tout le monde rigole et je finis par me détendre un peu. Je serais l’assistant du producteur durant tout le tournage et c’est grâce à lui que j’ai obtenu mon premier job.
Nerveusement je remets ma chemise en place et décide à rouler un peu les manches sur mon avant-bras. Habituellement, je ne fais pas forcément très attention à mon style vestimentaire, mais ce soir rien n’est habituel. J’emmène ma petite amie au restaurant pour fêter nos deux ans ensemble. Il y a de cela deux ans, je la remarquais pour la première fois alors que j’étais en plein tournage et qu’il me manquait une figurante. Elle à jouer dans mon film et elle n’a jamais quitté ma vie. Ce soir, j’ai l’intention de faire quelque chose de très important. Je veux la demander en mariage. Je sais d’avance que certains trouveront cela trop rapide, mais je suis sûr de moi. Andy est la femme de ma vie et je veux qu’elle devienne madame Caldwell. Tout simplement. Je regarde une dernière fois la bague que je lui ai achetée et sursaute en entendant sa voix à travers la porte.
« Chéri qu’est-ce que tu fais là dedans ? Je dois me préparer ! » Je range l’écrin dans ma poche et ouvre la porte le sourire aux lèvres.
« J’ai fini ! Je voulais me faire beau. » Elle rigole et je viens l’embrasser tendrement. […] Nous avons passé un excellent moment au restaurant. L’air est vraiment très frais à l’extérieur, mais j’ai un peu insisté pour emmener Andy faire un tour dans les rues de New-York. Je ne voulais pas faire ma demande devant tout le monde au restaurant, mais plutôt dans la rue où je l’ai vu pour la première fois. Plus on se rapproche de l’endroit, moins je parle. Je me sens plus nerveux que jamais. Face à Andréa un sourire se dessine sur mes lèvres alors que je sors l’écrin de ma poche et pose un genou à terre.
« Il y a deux ans, je t’ai vu passer dans cette rue avec ton bonnet vert et je ne regretterais jamais de t’avoir interpellé ce jour-là. Tu me rends heureux et j’imagine tout mon avenir avec toi, alors… Andy, accepterais-tu de devenir ma femme ? » Elle me regarde la bouche ouverte et l’espace d’un instant j’ai peur qu’elle me dise non. Mais finalement elle me saute dans les bras.
« OUIII ! » Je crois que je n’ai jamais été plus heureux qu’à ce moment là.
« Je veux celui-là. Aller Gab’ regarde comme il est mignon. » Six mois que nous sommes enfin marié tous les deux, on a finis par quitter New-York pour venir s’installer à Fort Macden la ville de mon enfance. Nous avons une belle maison et on projette de la remplir d’enfant, mais en attendant cela fait plusieurs semaines qu’Andy me tanne pour que l’on adopte un chien. Pour lui faire plaisir, je l’ai conduis à la SPA aujourd’hui afin qu’on trouve notre nouveau compagnon à quatre pattes. Sauf que cela fait une demi-heure qu’elle sautille de partout. Si je l’écoutais on en serait déjà une dizaine de chiens et même quelques chats. Je n’ai rien contre les animaux, mais je n’ai pas envie de voir ma maison se transformer en refuge. Andy s’extasie devant un chien quand je finis par en remarquer un dans une cage au fond du couloir. Un petit dalmatien. Il n’est pas bien grand et son regard est empli de tristesse. Je ne sais pas pourquoi, mais je vais tout de suite vers lui. Quand j’arrive, il se relève et viens me voir. Il s’assoit et penche un peu la tête sur le côté. Il ne m’en faudra pas plus pour craquer.
« Andy viens voir ! » Ma chérie arrive et je passe mon bras autour de ses épaules tout en lui désignant le petit chiot.
« Et lui t’en pense quoi ? » J’ai l’impression de lui parler d’un monde magique en lui montrant ce petit chien.
« T’as craqué pour lui c’est ça ? » « Oui il me plaît bien ! En plus regarde comme il essaye de nous faire du charme. » Le chiot nous refait son petit numéro de la tête sur le côté et cette fois Andy craque.
« Je le veux à la maison ! » Une demi-heure plus tard nous avions signé tous les papiers direction la maison avec notre nouveau compagnon : Hendrix. Au début il était très craintif, mais bien vite il c’est habituer à nous pour faire partie pleinement de la famille.
Dans le couloir de notre maison, appuyer sur le mur, face à la porte de la salle de bain. J’attends. Andy est entré là-dedans il y a trois minutes très exactement et j’en ai déjà marre d’attendre. Ma femme est en train de faire un test de grossesse. Cela fait bientôt un an que nous sommes mariés et un an que nous essayons de faire un enfant. Pour le moment nous n’avons eu aucun résultat concluant et cela commence à devenir pesant. Je sais qu’Andy veut avoir des enfants. Elle en rêve et je donnerais n’importe quoi pour réaliser cela, mais visiblement la nature est un peu contre nous à ce sujet-là. J’espère qu’elle va sortir avec une bonne nouvelle, mais quand quelques minutes plus tard la porte s’ouvre je comprends tout de suite que ce n’est pas pour aujourd’hui. Andy à pleurer et cela me fait terriblement mal au cœur. Je la prends dans mes bras et la serre contre moi.
« Ca viendra Andy, je te le promets ! » Je sais que je n’y suis pour rien au final. On fait tout ce qu’il faut pour que ça arrive, mais ce n’était pas pour cette fois. Demain je dois partir pour deux mois à Los Angeles pour un tournage et ce nouvel échec ne me donne pas vraiment envie de laisser ma femme toute seule. Enfin… Un jour peut être on l’aura notre bébé.